RAID 28 2014

Laurent a démarré l'année par une épreuve inédite pour Courir à Vezin "LE RAID 28"

"Pas de course à St Grégoire pour moi ce week-end. Je me suis laissé embarquer dans un autre type d’aventure: le RAID 28. Le principe: 84km avec 970m de D+, en orientation et en autonomie quasi-complète (un seul point d'eau au km35...) par équipe de 5 mixte. Il faut trouver 61 balises obligatoires (avec une pénalité-temps pour chaque balise manquante), et éventuellement 50 balises facultatives (avec un bonus-temps pour chaque balise trouvée). Il y a 14 points de contrôle sur le parcours, les premiers étant plus espacés que les derniers. Le départ se fait le samedi à 21h, et il y a 19h maxi pour rallier l’arrivée. Le lieu de départ n’est connu que dans la semaine de la course, histoire d’éviter les reconnaissances... C’est Cyril, un de mes vieux amis de Paris, qui m’a appelé début décembre pour que je rejoigne son équipe. C’était 6 semaines avant la course, et j’étais dans un état physique assez proche de zéro. “Pas grave, tu feras ce que tu peux!” m’a-t-il dit. Bon, d’accord... Je suis donc parti samedi midi en train pour rejoindre Monfort-l’Amaury, le lieu du départ. Nous nous retrouvons vers 17h: ça permet de nous organiser tranquillement. Je fais connaissance avec les autres: outre mon ami Cyril , l’équipe comprend Axel, Marion et notre capitaine-orienteur: Grégoire (que j’ai déjà rencontré au Trail Glazig en 2013). On récupère les dossards, on fait vérifier les sacs (frontale avec piles de rechange, couv’ de survie, pharmacie, etc), on mange et on met nos sacs de rechange à la consigne pour les récupérer à l’arrivée. A 20h, les choses se précisent: présentation des 21 équipes et briefing de course. A 21h, top départ! Nous récupérons le road-book, et décidons de rester dans la salle pour repérer toutes les balises obligatoires sur la carte. A posteriori c’était un choix très judicieux. Nous décidons aussi de laisser complètement de côté les balises optionnelles. A 21h30, nous sortons de la salle, pas les premiers mais pas les derniers non plus. Après une première balise en ville, nous nous retrouvons très vite dans la campagne. Grégoire nous oriente très bien et nous progressons rapidement. Les balises sont rapprochées (moins de 1500m entre deux), ce qui permet de d’avoir environ 15min de course entre 2 balises et 1min de récup à chaque balise, le temps de poinçonner la carte et faire le point pour la suivante. Nous décidons dès le départ de courir (trottiner?) à env 8km/h, à la fois parce que le sac est lourd (3 à 4l d’eau + nourriture + le matos = au moins 6kg), que la course est longue, et que le terrain est gras, très gras, très très gras... Nous avons d'ailleurs les pieds mouillés quasiment en permanence à cause de la boue et des nombreux ruisseaux. Très vite nous nous retrouvons seuls, à part quelques rares moments où des frontales apparaissent au loin. Au PC3 (point de contrôle 3), nous sommes surpris de voir que nous sommes les 3èmes à passer (en même temps, ça va plus vite quand on zappe toutes les balises optionnelles...). Vers 1h du mat', premier gros coup de mou pour moi: ma préparation était vraiment très légère. Double ration de pâte de fruit, 5min de marche et ça repart. C trop beau! A un moment il se met à pleuvoir. Ca a duré même pas 2h mais j'ai l'impression que c'était une éternité. Au PC5 (c'est à dire St Arnoult, point de départ du semi-raid), surprise: ils ne sont pas prêts. En fait, on est les premiers à arriver. On se pose 10min histoire de relâcher les jambes et de refaire le plein d'eau. Je suis surpris de voir que je n'ai pas fini mes 3,5l d'eau. Je tourne à environ 20cl par heure, avec aucune sensation de soif. Du jamais vu en ce qui me concerne. Vers 8h le jour se lève et on peut enfin virer la frontale. Ca fait du bien de voir enfin le paysage! Nous commençons à nous faire doubler par les équipes du semi-raid qui sont parties à 5h de St Arnoult. Au PC8, à 9h, il y a une table et des bancs de pique-nique alors on se pose à nouveau 10min pour manger. Peu après je commence à avoir des difficultés à courir. C'est clairement un problème d'énergie: dès que je trottine, je me retrouve à bout de souffle au bout de 200m. Je m'accroche, je mange encore et encore pour ne pas lâcher l'équipe (seules les équipes arrivant complètes et dans les délais sont classées), mais au PC10 le constat est clair: je suis trop épuisé, je ne peux plus courir du tout. Je préfère en rester là. Les 4 autres continuent et en terminent à 15h58 en ayant zappé les dernières balises obligatoires... A l'arrivée: douche chaude, repas chaud et massage bien mérités. Seul hic dans une organisation autrement parfaite: les résultats ne sont pas annoncés avant que nous partions (à 18h00), ni sur le site aujourd'hui. Au final et avec 24h de recul, je suis plutôt content: 70km et plus de 14h de course, c'est notablement plus que ce que j'espérais tenir au départ... Je crois que j'y reviendrai, mieux préparé, pour finir cette fois !"